King Mob et Lord Fanny étant retenus prisonniers par Sir Miles et les hommes à la solde des Archons Of The Outer Chruch, Jim Crow (accompagné par Ragged Robin) tente de les délivrer, tandis que Boy part à la recherche de Dane McGowan (aka Jack Frost qui s'est enfui à Liverpool) et de Mr. Six l'un des plus puissants membres des Invisibles…
Dernière ligne droite pour le premier volume d'une des séries phares de Grant Morrison.
Dans le premier arc, qui donne sont nom au recueil (Entropy In The U.K., #17-19), et durant le long et douloureux interrogatoire que Sir Miles fait subir à King Mob tandis que Lord Fanny est enfermée, Morrison mêle habillement réalité et fiction, vérité et mensonge, substance et apparence. Jouant avec les rapports du spectateur à l'œuvre, mais aussi du créateur face à sa création (qui est Gideon Stargralte ? qui est Kirk Morrison ? qui est King Mob ?), l'auteur écossais produit un scénario dense et complexe, truffé de bonnes idées (la drogue injectée au prisonnier). Aux dessins, le style gracieux et fin de Phil Jimenez (qu'on retrouvera durant le deuxième volume de ce même titre, mais aussi sur les New X-Men de Morrison) donne vie avec réussite aux protagonistes. Par un storytelling éclaté, mais sans esbroufe, l'artiste arrive brillamment à faire cohabiter les différents niveaux de réalités présents dans le récit. Une très bonne collaboration.
How I Became Invisible (#20) relate comment Boy est rentrée dans la société secrète. Bien moins intéressantes que celles de Lord Fanny, les origines de Lucille (puisque c'est son prénom) se laissent tout de même apprécier et s'attardent sur sa vie de jeune femme black désirant se sortir du ghetto en embrassant une carrière de flic. Le contexte familial sonne juste et les réflexions de la future Boy rythment bien l'ensemble. Pour la partie graphique, c'est Tommy Lee Edwards (1985 de Mark Millar chez Marvel) qui s'en charge avec un trait gras au rendu final très sombre. Côté dark, d'ailleurs, accentué par l'utilisation de gouttières et de zones de noir profond dans les planches.
On poursuit avec Liverpool (#21) où l'on continue de suivre la fuite de Dane déjà entamée dans le TPB Apocalipstick, et c'est toujours Paul Johnson qui dessine avec les mêmes qualités que précédemment. Morrison, tout en approfondissant les rapports entre le jeune homme et sa mère, en profite pour lever le voile sur l'identité d'un personnage clef (Mr. Six) et recentrer son récit sur la trame principale.
L'arc suivant (#22-24) voit finalement arriver la confrontation entre les Invisibles et The-King-Of-All-Tears. Loin des combats de super-héros à grands coups de baffes, celui que Morrison nous propose sera plutôt de l'ordre du métaphysique. Utilisant à bon escient des éléments religieux ou mystiques (l'élu, le chamanisme, etc.), le scénariste écossais nous offre un final étonnant et qui laisse la porte grande ouverte à des plus amples délires… Mais ça, ça sera pour plus tard ! Aux graphismes, on retrouve Steve Yeowell déjà présent dans le premier recueil. Même si son storytelling n'est pas toujours des plus rationnels, force et de constater que le résultat est bien meilleur que précédemment et que sont trait s'apprécie agréablement. Cela reste tout de même, et de loin, le moins bon dessinateur du TPB.
On conclue finalement avec un épisode des plus étonnants centré sur la Division X, et où Morrison montre, encore une fois, une espèce d'adoration maladive envers Peter Wyngrade (acteur anglais qu'on a pu voir dans des séries british des 70's telles que Departement S ou Jason King) et qui donne son faciès à Mr. Six. D'ailleurs, tout au long de la série, on peut remarquer pléthores de clin d'œil à ce genre d'œuvres télévisuelles (The Prisoner, etc...). En tous les cas, cette ''fin'' reste extraordinairement intrigante… Le futur dessinateur de Fables, Mark Buckingham, tient les crayons. Déjà enclin à réduire son cadre dans ses compositions de page, l'artiste produit un travail de très bonne facture qui annonce déjà le style utilisé maintenant avec succès dans la série précitée.
D'un point de vue global, il faut également relever la colorisation réussie de Daniel Vozzo qui, contrairement à certains épisodes désastreux (sur ce plan là ) de Doom Patrol où il œuvrait également, apporte une valeur ajoutée indéniable au rendu final de l'œuvre. On le préfère comme ça !
Au final, cette série (et en particulier ce volume 1, constitué des 3 premiers TPB), autrement plus bandante et jouissive que la masse souvent peu inspirée qu'on nous assène à longueur de temps, vaut grandement le détour ! Alors…
Wich side would you be on ? Wich side should you be on ?
Dernière ligne droite pour le premier volume d'une des séries phares de Grant Morrison.
Dans le premier arc, qui donne sont nom au recueil (Entropy In The U.K., #17-19), et durant le long et douloureux interrogatoire que Sir Miles fait subir à King Mob tandis que Lord Fanny est enfermée, Morrison mêle habillement réalité et fiction, vérité et mensonge, substance et apparence. Jouant avec les rapports du spectateur à l'œuvre, mais aussi du créateur face à sa création (qui est Gideon Stargralte ? qui est Kirk Morrison ? qui est King Mob ?), l'auteur écossais produit un scénario dense et complexe, truffé de bonnes idées (la drogue injectée au prisonnier). Aux dessins, le style gracieux et fin de Phil Jimenez (qu'on retrouvera durant le deuxième volume de ce même titre, mais aussi sur les New X-Men de Morrison) donne vie avec réussite aux protagonistes. Par un storytelling éclaté, mais sans esbroufe, l'artiste arrive brillamment à faire cohabiter les différents niveaux de réalités présents dans le récit. Une très bonne collaboration.
How I Became Invisible (#20) relate comment Boy est rentrée dans la société secrète. Bien moins intéressantes que celles de Lord Fanny, les origines de Lucille (puisque c'est son prénom) se laissent tout de même apprécier et s'attardent sur sa vie de jeune femme black désirant se sortir du ghetto en embrassant une carrière de flic. Le contexte familial sonne juste et les réflexions de la future Boy rythment bien l'ensemble. Pour la partie graphique, c'est Tommy Lee Edwards (1985 de Mark Millar chez Marvel) qui s'en charge avec un trait gras au rendu final très sombre. Côté dark, d'ailleurs, accentué par l'utilisation de gouttières et de zones de noir profond dans les planches.
On poursuit avec Liverpool (#21) où l'on continue de suivre la fuite de Dane déjà entamée dans le TPB Apocalipstick, et c'est toujours Paul Johnson qui dessine avec les mêmes qualités que précédemment. Morrison, tout en approfondissant les rapports entre le jeune homme et sa mère, en profite pour lever le voile sur l'identité d'un personnage clef (Mr. Six) et recentrer son récit sur la trame principale.
L'arc suivant (#22-24) voit finalement arriver la confrontation entre les Invisibles et The-King-Of-All-Tears. Loin des combats de super-héros à grands coups de baffes, celui que Morrison nous propose sera plutôt de l'ordre du métaphysique. Utilisant à bon escient des éléments religieux ou mystiques (l'élu, le chamanisme, etc.), le scénariste écossais nous offre un final étonnant et qui laisse la porte grande ouverte à des plus amples délires… Mais ça, ça sera pour plus tard ! Aux graphismes, on retrouve Steve Yeowell déjà présent dans le premier recueil. Même si son storytelling n'est pas toujours des plus rationnels, force et de constater que le résultat est bien meilleur que précédemment et que sont trait s'apprécie agréablement. Cela reste tout de même, et de loin, le moins bon dessinateur du TPB.
On conclue finalement avec un épisode des plus étonnants centré sur la Division X, et où Morrison montre, encore une fois, une espèce d'adoration maladive envers Peter Wyngrade (acteur anglais qu'on a pu voir dans des séries british des 70's telles que Departement S ou Jason King) et qui donne son faciès à Mr. Six. D'ailleurs, tout au long de la série, on peut remarquer pléthores de clin d'œil à ce genre d'œuvres télévisuelles (The Prisoner, etc...). En tous les cas, cette ''fin'' reste extraordinairement intrigante… Le futur dessinateur de Fables, Mark Buckingham, tient les crayons. Déjà enclin à réduire son cadre dans ses compositions de page, l'artiste produit un travail de très bonne facture qui annonce déjà le style utilisé maintenant avec succès dans la série précitée.
D'un point de vue global, il faut également relever la colorisation réussie de Daniel Vozzo qui, contrairement à certains épisodes désastreux (sur ce plan là ) de Doom Patrol où il œuvrait également, apporte une valeur ajoutée indéniable au rendu final de l'œuvre. On le préfère comme ça !
Au final, cette série (et en particulier ce volume 1, constitué des 3 premiers TPB), autrement plus bandante et jouissive que la masse souvent peu inspirée qu'on nous assène à longueur de temps, vaut grandement le détour ! Alors…
Wich side would you be on ? Wich side should you be on ?
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