John Constantine, l’incorrigible anti-héros en trench-coat, chasse un démon qui laisse derrière lui des cadavres de Londres à Los Angeles et qui retient prisonnière la petite-fille de son ami Chas. Mais pour défaire son adversaire, Constantine doit forger des alliances avec des monstres peut-être encore plus terribles et dangereux que celui qu’il est en train de pourchasser…
Ce All His Engines (référence assumée au Paradis Perdu de John Milton, c.f. l’extrait qui en est tiré et qui fait office d’introduction à cette bande-dessinée) est un graphic novel indépendant de la série régulière de Vertigo. Mike Carey nous invite donc à un voyage dans un scénario exempt de toutes références à l’univers d’Hellblazer (si ce n’est peut-être l’amitié qui lie Chas à John), ce qui en fait donc un parfait point de départ pour les non-connaisseurs. Partant sur une base simple, l’auteur britannique arrive parfaitement à décrire et montrer les grands axes de ce titre. Tout d’abord le domaine du fantastique et de l’horreur avec plusieurs démons pas piqués des hannetons qui vont donner du fil à retordre à notre magicien. Puis, et surtout, une caractérisation maîtrisée du personnage principal. Comme Jamie Delano ou Garth Ennis l’ont fait avec talent avant lui, Mike Carey raconte parfaitement le paradoxe de cet antihéros qui, malgré la provoque, le cynisme et l’égoïsme, reste tout de même fortement attachant. Pour finir, les seconds couteaux (avec Chas en première ligne), les dialogues et le déroulement du fil conducteur, sont également très bien écrits. Alors bien sûr, les aficionados de la série resteront peut-être quelque peu sur leur faim à cause de ce manque de références au passé. Mais force est de constater que cette histoire tient diablement bien la route et fonctionne à merveille, et ce même après plusieurs lectures.
Derrière les crayons, Leonardo Manco (Blaze Of Glory) fait preuve d’intelligence et de talent. D’intelligence car il sait totalement gérer le rythme de la narration avec un storytelling au premier abord classique mais qui sait se faire plus intense dans les moments propices (les vignettes ‘‘parsemées’’ sur des dessins prenant tout la planche). Et de talent car le bonhomme n’en manque pas. Preuve en est ce trait soigné qui représente magnifiquement les émotions des divers personnages, et cette savante utilisation des noirs profond pour l’ombre. Un dessinateur malheureusement trop peu présent sur le devant de la scène des comic-book.
En conclusion, ce graphic novel de Hellblazer, bien que très classique dans la mythologie du magicien, est une des meilleures portes d’entrée pour non-initiés à la série phare de Vertigo. Parfait pour un novice qui voudrait juste essayer cet univers sans savoir par où commencer. De plus, la version française profite d’une superbe traduction de Jérémy Manesse… Mais que demande le peuple ?
Hellblazer - All His Engines
Auteur |  Mike Carey (scénario), Leonardo Manco (dessin) |
Editeur (Collection) | Â Vertigo Comics |
Date de parution | Â Juillet 2006 |
Prix | Â 14.99 $ |
Nombre de pages | Â 128 |
Episodes VO | Â Hellblazer : All His Engines GN |
Correspondance VF |  Hellblazer : Toutes Ces Machines (Éditions Panini, Collection 100% Vertigo) |
An amazing softcover edition of the epic horror story written by Mike Carey with stunningly visceral art by Leonardo Manco. When a mysterious worldwide plague puts millions of people into deadly comas — including Chas Chandler's granddaughter, Tricia — Earth's foremost expert on the bizarre, John Constantine, steps in with the "cure."
Le paradis perdu
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