Comme à son habitude, aux dessins, Eduardo Risso fait honneur à sa réputation. Son trait fin et soigné contribue grandement à la caractérisation toute en expressivité des divers intervenants de l'histoire, tandis que, par un storytelling aiguisé et effréné, l'argentin maintient un rythme de lecture soutenu tout au long de ces 6 épisodes. En clair, ce n'est pas avec ce TPB que l'artiste va nous décevoir, bien au contraire ! On n'oubliera pas de souligner également l'excellent travail de Patricia Mulvihill à la couleur qui continue de donner un superbe rendu final à l'œuvre. Encore un sans faute pour la partie graphique.
Au scénario, Azzarello qui avait déballé une bonne dose d'informations sur les Minutemen et le Trust dans le recueil précédant revient à un type d'histoire plus centré sur des figures fortes (comme ça avait été le cas avec Hang Up On The Hang Low). Par son écriture, le scénariste embrasse le genre ''noir'' et adopte un ton pas très éloigné de ces films des années 40 dont les privés sont les héros (Le Faucon Maltais par exemple). On suit donc les pérégrinations de ce Milo Garrett qui, contrairement à presque tous les protagonistes visités par Graves, décide d'aller gratter le vernis et de comprendre ce qui se trame derrière cette proposition qu'on peut difficilement refuser. Personnages bien construits et intéressants… Récit finement cadencé et qui monte en puissance jusqu'à un final explosif… Avec ce The Conterfifth Detective, Azzarello sait exactement où il veut aller, et surtout comment. Et quand, en plus, les liens avec l'intrigue principale de la série sont finement amenés (au compte-goutte, il est vrai) comme c'est le cas ici, le lecteur qui se serait déjà laissé tenter par les précédents tomes ne saurait en aucun cas être déçu.
En conclusion, la série est toujours autant savoureuse et addictive… Alors autant ne pas se priver !
Note:
Critique effectuée sur la base du TPB US.