Ça y est, on quitte déjà le Trust pour se concentrer du côté de nos amis les Minutemen, c'est-à -dire l'agent Graves pour un épisode et l'agent Shepherd et sa nouvelle recrue Dizzy pour une saga en trois épisodes.
Et le premier épisode, me direz-vous ? Il s'agit d'une sorte de récapitulatif de la situation, histoire de mettre une bonne fois pour toutes l'intrigue de 100 Bullets au clair. L'épisode suite les pensées de M. Branch, et est illustré, comme pour un épisode anniversaire, par une belle brochette de dessineux : on trouve, entre autres, Lee Bermejo (Lex Luthor), Jordi Bernet (Torpedo), Tim Bradstreet (un grand cover artist : Punisher, Hellblazer, Unknown Soldier...), Dave Gibbons (Watchmen, Originals), J.G. Jones (Wanted), Jim Lee (besoin de le présenter ?), Frank Miller (Sin City, 300, Dark Knight Returns) ou encore Paul Pope (100%, Heavy Liquid, Batman : Year 100). De bons moments à passer pour les mirettes en perspectives. Tous ces différents auteurs sont, bien sûr, entrecoupés de planches de notre grand Eduardo Risso. Cet épisode (et donc l'album en général) est donc le parfait point de départ pour commencer la série sans avoir à craindre de perdre des choses.
Le second épisode concerne l'agent Graves, discutant avec un ancien "vengé" de l'impact qu'à eu cette vengeance il y a une quarantaine d'année...Un épisode intriguant, qui est là pour nous prouver la puissance et l'ampleur du Trust et son ancienneté par le biais d'une des innombrables affaires dont ils ont eu la charge. Teinté d'humour noir, un très bon récit.
La fin de l'album de Panini est constituée d'une saga de trois épisodes centrés sur Shepherd et Dizzy, le tout se passant à la frontière mexico-américaine, et introduisant de nouveaux personnages. Un récit assez anecdotique, dont on se demande un peu ce qu'il vient faire là . Certes, il est bien agencé et se lit très bien, mais l'ensemble manque de tonus et de tension, c'est dommage. Reste quand même l'incroyable talent d'Eduardo Risso.
Et du talent, l'homme en a et continue son chemin en jonchant ses planches de prises de vues audacieuses et en ajoutant une grosse valeur ajoutée grâce à sa parfaite maîtrise du noir et blanc. L'artiste est un des meilleurs dessinateurs du moment, et la série reste l'une des meilleurs comics du moment, il convient de le rappeler encore une fois.
Un album un peu en deçà du précédent donc, même si ça reste très bon voire excellent. Et le parfait album pour prendre la série en cours de route.